Un engouement toujours plus important pour les magasins alternatifs bio et locaux
Les magasins spécialisés en bio et vrac ont la cote en hausse ces dernières années, mais ces derniers mois ont été encore plus frappants. On observe une hausse des consommations de denrées bio et en vrac venant de magasins alternatifs. La prise de conscience environnementale, le besoin de transparence, les crises sanitaires des dernières années, les nouvelles intolérances alimentaires sont quelques-uns des facteurs qui expliquent ce besoin d’un retour au choses plus simples et plus transparentes.
Une transparence qui redevient nécessaire
Depuis quelques années, le bio a le vent en poupe. Un changement de mentalité qui s’explique par un besoin de transparence et de reconnexion à notre mode de consommation. La crise actuelle a renforcé ce besoin pendant ces derniers mois, montrant ainsi une hausse des visites en magasins spécialisés bio.
La satisfaction de savoir exactement d’où vient notre nourriture est primordiale et la possibilité de s’enlever d’un poids en faisant confiance à des acteurs de la santé pour choisir les produits mis en vente, tels que sur Kazidomi, nous permet de faire nos courses en toute sécurité. Cela devient indispensable surtout en ces temps de crise. La pandémie actuelle nous a obligé à revoir notre alimentation et à opter pour des alternatives plus saines. L’alimentation jouant un rôle clé dans notre système immunitaire.
Les gens ont besoin de pouvoir avoir confiance, et les supermarchés n’offrent pas le confort d’un petit magasin où les vendeurs vous connaissent et offrent un lien direct entre le producteur et le consommateur. Les plateformes en ligne offrent également ce lien direct, surtout pour les jeunes générations qui peuvent ainsi rester en contact direct avec le magasin en ligne grâce aux réseaux sociaux. Les choix des produits sont expliqués au travers de story sur Instagram et de posts sur les réseaux sociaux. Cela augmente également la transparence que les citoyens demandent aux filières de distribution.
L’alimentation est un vecteur de sens dans notre société, et ce lien entre les hommes et la nature s’est perdu quand l’industrie agro-alimentaire s’est mise en place, créant ainsi une plus grande insécurité alimentaire. Bien que peu perçue, les gens sentent ce besoin d’un retour au choses plus saines et plus simples. On revient à l’achat nécessaire et on s’éloigne de l’achat compulsif. Les supermarchés poussent souvent à la surconsommation avec leurs rayons pleins à craquer et leurs promotions en veux-tu en voilà.
La sécurité alimentaire est également mise en avant. En important des denrées qui viennent du bout du monde et qui sont conditionnées avec un système parfois fort fragile, cette sécurité est souvent mise à mal. En revenant au circuit court, rapprochant ainsi le consommateur et le producteur, le risque alimentaire est drastiquement réduit et le temps de voyage des produits est en effet grandement limité. Les récentes crises sanitaires ont ainsi mis en lumière les risques de l’importation de denrées alimentaires venues des quatre coins du monde, prônant un retour au local et aux produits frais, ce qui explique l’explosion de magasins alternatifs ces dernières années. Selon Sirius Insight, 70% des consommateurs considèrent que ces denrées sont plus sures, plus saines et de meilleures qualités.
Une hausse des possibilités d’achats
La demande pour le bio et le vrac est en hausse et les grandes surfaces l’ont bien compris. Plusieurs d'entre elles disposent désormais d'une section bio et d'une section vrac, une façon de ne pas perdre leur clientèle désireuse de se tourner vers un mode de consommation plus durable. Cependant, bien que cela ait attiré certains clients, la plupart des amateurs de produits bio et locaux ont délaissés les grandes surfaces pour se tourner vers d’autres magasins.
Par conséquent, on observe une augmentation des magasins alternatifs au cours des dix dernières années, en particulier dans les capitales et les centres-villes. En effet, selon Sirius Insight les surfaces certifiées bio ont doublé au sein de l’Union Européenne. Certaines alternatives surprennent en revenant à des modèles de consommation plus anciens, d’autres jouent la carte de la modernité en tablant sur des plateformes en ligne. Toutes se distinguent des grandes surfaces de distribution par le choix de leurs producteurs selon des critères géographiques, éthiques ou encore écologiques.
On retrouve ainsi des magasins coopératifs qui remettent le consommateur au milieu de la chaîne de distribution et lui offrent un rôle plus important. Le consommateur devient alors acheteur, copropriétaire de l’entreprise et travailleur en offrant 3h de son temps par mois. Cela permet au magasin d’offrir des denrées de qualité à un prix abordable tout en respectant les producteurs et en les rémunérant décemment.
Les magasins spécialisés bio et/ou locaux offrent également une alternative, ils fonctionnent de la même manière que les grandes surfaces mais restent à taille humaine avec une sélection pointue de leurs produits et producteurs, le tout en respectant leurs clients et producteurs.
Durant le confinement, les plateformes en ligne telles que Kazidomi ont été fort prisées. Ces dernières offrent un panel de produits choisis par des nutritionnistes et des médecins. Grâce à un système d’abonnement et une absence de magasin physique, la plateforme peut se permettre d’offrir des denrées de qualité à un prix défiant toute concurrence. La quantité de denrées et marchandises disponible sur leur site permet de commander tout ce dont vous avez besoin pour la maison, allant de la nourriture aux produits de nettoyage. Le confinement et l’envoi des colis à domicile à bien évidemment permis de décupler les commandes.
L’offre des magasins alternatifs égal maintenant l’offre des supermarchés. La seule différence réside dans l’origine des produits souvent locaux ainsi que dans la distribution, le plus souvent en vrac. Bien que 56% des denrées bio soit encore acheté dans les grandes surfaces, la croissance d’achat en magasins spécialisés ne cesse d’augmenter. Selon Sirius Insight, la part des points de vente bio croit de manière plus importante que les supermarchés. En effet, en 2018 les magasins spécialisés comptaient 265 magasins pour 3250 supermarchés en Belgique, alors que les magasins alternatifs occupaient 31% du marché bio et local. A Bruxelles où l’offre des magasins spécialisés est plus importante, on recense 32% des consommateurs bio qui fréquentent uniquement des points de vente bio spécialisés. (Sirius Insight)
En Europe, le marché du bio et la consommation locale ne cessent d’augmenter. En 2018 le chiffre d’affaires du bio s’élevait à 760 millions d’euro en Belgique (Sirius Insight).
Un mode de slow consommation
Les différentes crises sanitaires des dernières années obligent les gens à repenser leur mode de consommation. Le réchauffement climatique et ses effets commencent à se faire sentir et les mentalités changent doucement mais sûrement. On se remet en question et on repense sa consommation en y ajoutant des valeurs qui deviennent clés.
On se tourne vers le local, le bio, le vrac, avec une envie de soutenir les producteurs de notre région et de notre pays qui grandit avec le temps. On se reconnecte à la nature envers laquelle nous avons été trop longtemps déconnecté. Dans les années 1960, la vente en vrac était le seul système de distribution de produits alimentaires et non alimentaires, et ces derniers étaient directement disponibles chez le producteur.
Le changement de mentalités amène également une nouvelle vague zéro déchet qui implique de revoir sa consommation pour limiter au maximum sa production de déchets. C’est une prise de conscience qui commence souvent dans l’alimentaire mais qui peut être appliquée à tous les aspects de notre vie.
Ce mode de vie zéro déchet nous entraine à nous tourner vers le vrac : plus sain, plus écologique et plus économique. Les clients achètent uniquement les quantités nécessaires et viennent avec leur propre contenant. D’ailleurs certains magasins commencent de plus en plus à proposer des produits en vrac : fruits secs, céréales, farines, pâtes, miel, café, biscuit, pain, lessives,..
Ces magasins et plateformes alternatives ont ainsi l’objectif de faire changer les mentalités, de soutenir la production locale et de repenser durablement et équitablement notre système de production et de distribution alimentaire en replaçant les citoyens dans la chaîne alimentaire et en faisant de lui un des acteurs. Chacun à la possibilité de pouvoir aider à changer les choses, et ce n’est que lorsque chaque citoyen prendra des mesures pour refuser d’utiliser ou décidera de passer à des alternatives plus respectueuses de l’environnement que la consommation de plastique sera compromise. Le plastique est un des fléaux de notre société et, selon le World Economic Forum, chaque minute écoulée équivaut à un camion de déchets de plastique déversé dans les mers et océans.
La tendance au durable est de plus en plus présente et les gérants de magasins spécialisés sont convaincus que cette « tendance » ne passera pas. C’est un changement de mentalité qui s’observe et qui est là pour durer. Bien que l’on retrouve souvent une population plus aisée dans les magasins spécialisés, les classes plus populaires commencent tout doucement à se rendre compte qu’à qualité égale, les magasins spécialisés sont souvent moins chers que les grandes surfaces.
L’engouement pour le durable et l’intérêt pour le vrac se retrouve surtout chez les moins de 35 ans. Selon Sirius Insight, un belge sur quatre qui achète bio se rend dans un magasin alternatif. Leur vision du monde est différente que celle de leurs ainés, ils ont vu les changements apportés au monde ces dernières années et leur besoin de retrouver du sens dans leur consommation est plus poussé que chez les générations plus âgées. Au cœur des priorités des citoyens on retrouve : permettre aux agriculteurs et producteurs locaux de vivre de leur travail, les considérations environnementales, la réduction du gaspillage et du suremballage.
Des producteurs et des consommateurs en quête de sens
Le besoin de reconnexion ne se fait pas uniquement sentir du côté des consommateurs mais également chez les producteurs. On retrouve le besoin de créer un lien étroit et durable avec leur filière de distribution et le ras le bol d’être esclave de la grande distribution et de ses petits prix.
Nos producteurs ont besoin de se sentir revalorisés et de faire partie d’un groupe, de se sentir appréciés au juste prix et d’avoir un lien direct avec le consommateur. Les grandes surfaces poussent les producteurs à descendre leurs prix au plus bas jusqu’au jour où ce n’est plus vivable pour eux. Dès lors, les grandes surfaces décident d’aller chez un autre producteur encore prêt à faire des concessions. Cette distribution malsaine oblige les producteurs à réduire la qualité de leurs produits pour atteindre un prix qui leur permettent à peine de faire assez de bénéfices pour vivre.
Les consommateurs commencent à le comprendre et se tournent de plus en plus vers le producteur directement. Soit en se rendant à la ferme soit en passant par un magasin spécialisé qui leur offre un lien direct avec le producteur. Ainsi, certains magasins bio/locaux mettent en avant les producteurs de chaque légume et fruit. En choisissant, les consommateurs savent donc directement d’où viennent leurs produits. Cela offre un sens qui s’est perdu depuis bien trop longtemps.
En se rapprochant du producteur, les consommateurs redonnent vie au cycle naturel de l’alimentation. La collecte des marchandises directement auprès du producteur donne un nouveau sens au système alimentaire. Une façon d’inclure le producteur dans la famille, de connaitre la provenance et le système de production exact de ce que nous mangeons mais également de faire baisser l’insécurité alimentaire. De cette façon, le producteur et le consommateur se soutiennent mutuellement, l’un en assurant une commande régulière et l’autre en proposant des denrées de qualités.