La surproduction alimentaire est l’un des plus grands facteurs du gaspillage alimentaire dans le monde. En France, il équivaut au gaspillage de 5 % de l’énergie. Celui-ci engendre des conséquences à la fois éthiques, socio-économiques et environnementaux. Alors, comment lutter contre le gaspillage alimentaire ? Dans cet article, nous allons apporter plus de détails sur le sujet.
- Le saviez-vous ?
- Quelles sont les causes du gaspillage alimentaire ?
- Pourquoi arrêter le gaspillage alimentaire ?
- Comment lutter contre le gaspillage alimentaire ?
Il est important de distinguer le gaspillage alimentaire des pertes alimentaires. Le gaspillage alimentaire désigne la nourriture (destinée à la consommation humaine) jetée par le consommateur. Les pertes alimentaires consistent en une réduction de la quantité ou de la qualité des produits (destinés à la consommation humaine) non consommés par les individus. Ainsi, le gaspillage alimentaire est l’ensemble des pertes alimentaires se produisant tout au long du processus d’approvisionnement.
En France, ce gâchis alimentaire s’élève à plus de 10 millions de tonnes par an, l’équivalent de 150 kg de nourritures jetées par habitant. On répartit les pourcentages des pertes alimentaires à tous les niveaux du processus comme suit : 32 % à la production, 21 % à la transformation et au conditionnement, 14 % à la distribution, et 33 % à la consommation. Selon l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie en Île-de-France, le coût du gaspillage dans le pays est estimé à plus de 16 milliards d’euros.
Les chiffres sur le gaspillage alimentaire dans le monde sont d’autant plus alarmants. En effet, on recense annuellement 1,3 milliard de tonnes d’aliments jetés ou perdus. Ce phénomène est moins important en Afrique et en Asie, mais plus appuyé dans les continents européen et américain qui représenteraient entre 95 et 115 kg de pertes et de gaspillages alimentaires par individu par an.
Quelles sont les causes du gaspillage alimentaire ?
Les causes relatives au gâchis alimentaire sont nombreuses, et bien entendu tout le monde est concerné.
Comme évoqués précédemment, 33 % du gâchis de nourritures concernent les consommateurs. Cela est notamment dû au surplus d’achats. C’est un mécanisme psychologique puisque les ménages ont tendance à chercher un niveau de vie plus rassurant, ce qui les rend plus prévoyants. D’autres remplissent leur réfrigérateur d’importantes portions d’aliments et croient pouvoir consommer tous les produits avant la date de péremption.
Dans certains cas, le gaspillage alimentaire peut résulter d’un problème de motivation sur les régimes du consommateur. Par exemple, il achète des légumes pour le repas du soir, mais au moment de dîner, il se laisse tenter par des aliments frits. Par contre, selon des études, les consommateurs préfèrent cuisiner les derniers produits achetés, d’où l’inutilisation des anciens.
D’autres facteurs peuvent être à l’origine du gaspillage alimentaire en France comme les campagnes publicitaires incitant généralement les consommateurs à acheter deux produits pour le prix d’un, ou encore le manque de connaissance sur la conservation des aliments qui poussent les acheteurs à jeter des produits toujours consommables.
Pourquoi arrêter le gaspillage alimentaire ?
Le gaspillage alimentaire dans le monde présente des problèmes sur les plans moral, socioéconomique et environnemental. Un tiers des aliments produits dans le monde est gaspillé. Cela concerne aussi bien les pays riches que les pays pauvres. En France par exemple, 5,5 millions d’individus ont bénéficié d’une aide alimentaire en 2018.
Il ne faut pas oublier que le gâchis alimentaire a un coût conséquent. En effet, on estime qu’un Français jette chaque année 108 euros de nourritures. Voilà une des raisons de lutter contre le gaspillage de nourritures.
Sur le plan environnemental, les impacts ont très nombreux. On notera les émissions de gaz à effet de serre qui accélèrent le réchauffement climatique. D’après les statistiques, l’alimentation engendre quotidiennement 20 % de ces émissions dans l’Hexagone. Autres chiffres révélateurs, 1 000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de farine (arrosage de blé) et 16 000 litres d’eau pour 1 kg de viande rouge (abreuvage des bêtes et production de leurs aliments). Enfin, le gâchis alimentaire provoque la pollution des eaux et des sols. Le fait est que de grandes surfaces agricoles sont monopolisées pour rien. S’ajoutent à cela les engrais et les pesticides qui polluent les sols et les cours d’eau. C’est pourquoi il est important de s’engager dans une démarche anti-gaspi.
Comment lutter contre le gaspillage alimentaire ?
Pour éviter le gaspillage alimentaire, chaque effort compte. Bien entendu, cela commence toujours par la sensibilisation et l’encadrement des consommateurs par les pouvoirs publics. C’est en mobilisant les individus qu’on peut réellement contribuer à la réduction des aliments jetés. Les collectivités peuvent aussi faire un exposé sur le gaspillage alimentaire pour conscientiser plus de gens sur leurs habitudes de consommation. Sinon, les producteurs devraient proposer des produits qui répondent au mieux aux besoins des consommateurs.
Par ailleurs, la surproduction alimentaire doit faire part égale avec la surconsommation alimentaire, c’est-à-dire qu’il ne doit pas y avoir de grands écarts entre ces deux facteurs. Autrement, l’excès de stocks pourrait empêcher certains produits de ne pas être consommés, mais directement jetés.
Au niveau consommateur, des gestes simples permettent de lutter contre le gaspillage alimentaire : acheter en vrac, s’informer sur les dates de péremption, faire la différence entre la date de durabilité minimale et la date limite de consommation, respecter la chaîne du froid, conserver les aliments à une température optimale, garder et utiliser les restes de nourritures, etc. Il est également important de prévoir ses menus hebdomadaires afin de mieux gérer le stock dans le réfrigérateur.
Ce ne sont que quelques exemples, mais il existe beaucoup d’autres astuces anti-gaspi. En tout cas, faire des achats responsables et améliorer les habitudes au quotidien sont des actions simples et efficaces pour lutter contre le gaspillage alimentaire.