Les menstruations restent souvent un sujet que l’on préfère éviter, mais de plus en plus de femmes veulent briser le tabou. Après tout, il s’agit d’un phénomène tout à fait naturel. C’est également une excellente manière de se réapproprier son corps, mais aussi d’éviter le manque de connaissance qui peut très vite nous faire paniquer. L’aménorrhée ou absence des règles peut notamment être très déconcertante et inquiétante. Dans la plupart des cas, elle reste néanmoins bénigne, mais peut aussi indiquer d’autres problèmes sous-jacents.
- Qu’est-ce que l’aménorrhée ?
- Quelles sont les causes de l’aménorrhée ?
- Absence de règles : qui faut-il consulter ?
- Aménorrhée : quand faut-il consulter ?
- Comment prévenir l’aménorrhée ?
- Que faut-il en retenir de l’aménorrhée ?
Tout d’abord, les règles surviennent en raison des changements d’hormones dans le corps. Sous l’effet des œstrogènes, l’endomètre (muqueuse utérine) s’épaissit notamment et passe de 0,5 mm à 5 mm pour accueillir un éventuel embryon. Lors de l’ovulation, l’un des ovaires libère un ovule mature, mais sans fécondation, celui-ci meurt. L’endomètre commence alors à se dégrader et finit par être expulsé avec un peu de sang. D’où les règles, aussi appelées ménorrhée.
Pour chaque femme, la durée de ce cycle menstruel est différente, mais peut aussi s’arrêter. C’est ce qu’on entend par aménorrhée, c’est-à-dire plus de règles. Les causes les plus fréquentes sont la grossesse et la ménopause, mais ce n’est pas toujours le cas.
Quoi qu’il en soit, on distingue deux catégories d’aménorrhée.
L’aménorrhée primaire
On parle d’aménorrhée primaire lorsque les règles ne sont jamais apparues pour une jeune fille âgée de 16 ans et plus, avec une croissance normale. Dans certains cas, elle peut être associée à l’impubérisme (se caractérisant par l’absence de développement des caractères sexuels secondaires tels que le développement des seins et la pilosité).
L’aménorrhée secondaire
L’aménorrhée secondaire, quant à elle, se définit par l’arrêt des règles chez une femme qui, jusque maintenant, était réglée. On parle d’aménorrhée secondaire lorsque cela a lieu au-delà d’une durée de 3 mois si vous avez un cycle menstruel régulier et de 6 mois pour un cycle menstruel irrégulier.
Quelles sont les causes de l’aménorrhée ?
Les principales causes de l’améliorée chez les femmes sont la grossesse, l’allaitement et la ménopause. Cependant, elle peut aussi révéler des problèmes de santé plus sérieux.
L’aménorrhée primaire peut notamment être due à :
- Certaines pathologies génétiques ;
- Un retard de développement au niveau des ovaires ou de l’hypophyse ;
- Une malformation des glandes surrénales ou du vagin ;
- Un accident ;
- Une obstruction anatomique congénitale de l’appareil génital.
L’aménorrhée secondaire, quant à elle, peut trouver son origine dans différents troubles au niveau :
- De l’utérus : un traumatisme, des cicatrices, des infections ;
- Des ovaires : un kyste, une tumeur, une ménopause précoce ;
- De l’hypophyse : un choc émotionnel, un burn-out, des changements dans le quotidien plus ou moins bien vécu, un voyage, une prise ou une perte de poids importante.
De même, certaines pathologies peuvent être la source d’une absence de règles. C’est notamment le cas d’une insuffisance au niveau de la thyroïde, la tuberculose, la cirrhose ou un déficit au niveau des glandes surrénales.
Les carences alimentaires, l’arrêt de la pilule et le dérèglement hormonal peuvent aussi influencer le cycle menstruel des femmes. De même, un excès de sport peut entraîner une carence œstrogénique, responsable de l’aménorrhée.
Absence de règles : qui faut-il consulter ?
Les causes du blocage des règles peuvent être nombreuses. Un autodiagnostic n’est donc pas la meilleure solution dans le cas de l’aménorrhée. Cependant, il est inutile de s’inquiéter tout de suite. Dans la plupart des cas, elle est effectivement bénigne. Les irrégularités menstruelles peuvent d’ailleurs être normales pendant les premières années qui suivent la puberté. Elles peuvent aussi être tout simplement le résultat d’un stress psychologique intense. On parle alors d’aménorrhée psychogène. Ici, votre cycle menstruel peut revenir à la normale de lui-même.
Néanmoins, pour vous rassurer, vous avez la possibilité de vous adresser à votre médecin ou à un gynécologue. Les jeunes filles peuvent aussi se tourner vers une personne de confiance (mère, sœur, professeur…).
Aménorrhée : quand faut-il consulter ?
Beaucoup de femmes considèrent les menstruations comme une indication que tout va bien dans leur corps. Lorsqu’elles sont absentes, nombreuses se demandent alors pourquoi je n’ai pas mes règles. Mais encore une fois, rien ne sert de paniquer tout de suite. Souvent, vous pouvez aussi observer des symptômes de règles, mais pas de sang. Dans ce cas, il suffit de faire preuve d’un peu de patience.
Pour une femme sexuellement active et généralement en bonne santé, le premier geste est donc d’écarter la possibilité d’une grossesse qui peut être l’origine des règles bloquées. Parfois, les symptômes de début de grossesse peuvent effectivement être confondus avec les symptômes de règles, mais sans les règles. Un test urinaire et/ou un dosage de bêta HCG peuvent alors être utiles.
Cependant, dans le cas d’une absence de règles sans grossesse qui persiste au-delà de 3 mois, le mieux est de contacter votre médecin traitant ou votre gynécologue. Celui-ci vous aidera à déterminer la cause de votre aménorrhée et prescrira le traitement adéquat.
Dans le cas de l’aménorrhée primaire, vous pouvez emmener votre fille chez ces professionnels de la santé dès l’âge de 13 ans, mais généralement, cette consultation n’est fortement recommandée qu’à partir de 16 ans.
Comment prévenir l’aménorrhée ?
Ne plus avoir ses règles a de quoi perturber, mais saviez-vous qu’un mode de vie sain peut vous aider à le prévenir ? Sauf si vous êtes sujette à une maladie qui explique pourquoi vous n’avez pas de règles. On parle alors d’une alimentation saine et équilibrée, d’un sommeil de qualité et une activité physique modérée.
Une alimentation équilibrée
C’est essentiel pour éviter les carences en vitamines, minéraux et acides gras essentiels. Ces nutriments sont effectivement indispensables au bon fonctionnement de votre organisme dans son ensemble.
Les carences en acides gras polyinsaturés, en particulier, ne sont pas à prendre à la légère. Ils sont au cœur de la fabrication des hormones. Ainsi, invitez dans votre alimentation les huiles végétales bio (première pression à froid) pour prévenir l’aménorrhée. D’autant que le choix est très large. Huile de colza, d’olive, de lin, de noix, de chanvre… La dose idéale : 3 cuillères à soupe crues chaque jour.
De même, la vitamine E (tocophérol) aide à la synthèse des hormones, mais aussi des vitamines et minéraux. On la trouve dans tous les légumes verts, les oléagineux, les céréales complètes, le son et les germes de céréales.
Dans le cas d’une aménorrhée secondaire, privilégiez une alimentation riche en fibres, en nutriments, en acides gras essentiels et bio (c’est encore mieux).
L’assiette idéale est composée d’un quart de protéines végétales, d’un quart de féculents (de la taille de votre poing) et de la moitié de légumes crus et cuits.
Les plantes au secours des femmes
Certaines plantes ont la particularité de mimer les hormones que produit normalement l’organisme. Elles peuvent aider à créer un cycle artificiel pour relancer une ovulation ou permettre de traiter l’aménorrhée.
Quelques huiles essentielles peuvent notamment imiter l’action des œstrogènes et stimuler les glandes surrénales (sarriette, persil, géranium, houblon, basilic, origan, cyprès toujours vert, sauge sclarée et lavande officinale). Les teintures mères de calendula, de cassis, de réglisse, de framboisier, de ronce et d’armoise arborescente ont aussi une action similaire.
Les plantes qui miment la progestérone, quant à elle, incluent l’alchémille, la tanaisie, le gattilier ou vitex et l’achillée millefeuille.
Par ailleurs, vous pouvez aussi aider votre corps à mieux fonctionner (comme pour l’assimilation des nutriments, la fabrication des hormones et leur élimination une fois utilisées). Pour ce faire, vous pouvez vous lancer dans une cure détox pour détoxifier, mais aussi favoriser le transit intestinal. La prêle, le citron, le romarin, l’artichaut, l’argousier peuvent vous aider dans ce cas.
En fonction de la constitution, les oligo-éléments tels que le cuivre, le magnésium, le zinc ou le lithium seront un apport supplémentaire intéressant. Les produits de la ruche comme le miel, le pollen ou la propolis sont toujours un plus pour aider le corps à se détoxifier sans s’épuiser.
Une bonne circulation sanguine est aussi importante pour prévenir l’aménorrhée. Une cure de vigne rouge, de mélilot, de marron d’Inde ou d’hamamélis peut donc être avantageuse.
L’élimination du stress
Stress, agitation, troubles du sommeil, fatigue… nombreux sont les facteurs à prendre en compte dans le cas d’une absence de règles, sans être enceinte. Le corps et l’esprit sont effectivement un tout indivisible.
Ainsi, il faut prendre en compte ces troubles et les apaiser avec les huiles essentielles d’agrumes ou de lavande officinale. Elles vont apaiser le système nerveux, apporter du réconfort et induire le sommeil de façon naturelle. Une tisane de mélisse, de valériane ou de passiflore avant de vous coucher aura aussi la même action.
Quoi qu’il en soit, un médecin, un naturopathe ou un aromathérapeute sera de bon conseil et offrira un accompagnement adapté à chaque femme souffrant d’aménorrhée.
Que faut-il en retenir de l’aménorrhée ?
L’aménorrhée est généralement un problème bénin. Il faut donc prendre en mal votre patience, puisque vos règles reviendront d’elles-mêmes sans intervention. Pour vous rassurer (et ainsi ne plus vous demander pourquoi je n’ai plus mes règles), vous pouvez toutefois consulter un médecin ou un gynécologue. Il vous aidera à établir un diagnostic. Ce rendez-vous est recommandé après une absence de règles de plus de 3 mois si vous avez un cycle régulier et de 6 mois si ce n’est pas le cas. Si vous avez plus de 16 ans et que vous n’avez jamais encore eu vos règles, il est aussi temps de contacter un professionnel de la santé qualifié.
Écrit par Nora Bizeau, naturopathe www.naturebienetreetmoi.blog.