Bien qu'une césarienne soit envahissante, parfois, la procédure constitue l'option la plus sûre pour la mère et le bébé. En particulier, les médecins se fient aux césariennes pour certaines grossesses à haut risque ou lors de complications durant le travail. Une nouvelle étude de l’Université de New York examine de plus près pourquoi l’accouchement par césarienne n’est peut-être pas la meilleure solution pour les nourrissons à long terme.
Les bébés nés avec un accompagnement chirurgicale de ce type ont en effet cinq fois plus de risques de développer des allergies alimentaires et environnementales, 20% plus de risques de diagnostic de diabète de type 1 et un risque considérablement accru de déficiences immunitaires aux conséquences inquiétante. Les chercheurs de l’Université de New York estiment que ces problèmes de santé sont peut-être liés aux bactéries intestinales des nourrissons.
À la naissance, les bébés passent par le canal de naissance et s’exposent aux bactéries naturelles de leur mère. Cela entame essentiellement la création de leur propre flore intestinale. Un microbiote intestinal sain est nécessaire au bon fonctionnement du système immunitaire et à la solidité du système digestif. Mais comme les bébés nés d’une césarienne ne passent jamais par le canal utérin, ils ne sont pas exposés aux bactéries de leur mère. Les auteurs de l’étude pensent que cette période d’inoculation vitale qui a été manquée au cours des toutes premières minutes de vie pourrait préparer ces bébés à des années de problèmes immunologiques.
Dans un petit groupe pilote, les scientifiques ont frotté quatre bébés de césarienne avec une bactérie de leur mère dans les deux minutes suivant la naissance. Après 11 mois, ils ont comparé les bactéries intestinales des sujets à celles des bébés nés par voie vaginale et ont constaté que leur flore était très similaire. Les bébés imbibés portaient les bactéries souches censées jouer un rôle dans l’entraînement du système immunitaire et quasiment inexistantes chez les bébés non traités à la césarienne.
Sur la base de ces résultats, une étude plus vaste devrait débuter prochainement. Les chercheurs espèrent qu'au lieu de simplement trouver une corrélation entre les bactéries intestinales et les désordres immunitaires lors des accouchements de césariennes, cela permettra d'établir un lien de causalité entre les deux. Si tel est le cas, cela prouve encore une fois à quel point nos bactéries intestinales sont essentielles pour la protection et le maintien de notre santé globale.